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Posturologue

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« Améliorer la posture du patient et diminuer sa douleur »

Les patients qui poussent la porte de Fabrice Merlier, posturologue, souffrent depuis plusieurs années. Il identifie le ou les troubles de l’équilibre et les aide à retrouver leur centre de gravité. Entretien.

La posturologie est méconnue en France. Quel est votre rôle ?

Fabrice Merlier.– Il y a une corrélation évidente entre certaines dysfonctions du corps – mal de dos chronique, dys ou entorses à répétition par exemple – et l’équilibre. Le posturologue va « tromper » la perception des organes de l’équilibre et surtout du cervelet pour agir sur la dysfonction et ainsi améliorer la posture du patient en diminuant sa douleur.

Comment faites-vous, concrètement, pour tromper les centres de l’équilibre ?

F.M.– On n’ouvre pas le cerveau pour opérer! On agit sur la perception du cervelet grâce à une solution correctrice qui envoie, au cervelet, un signal de rééquilibrage. Cela peut être des prismes optiques, une gouttière orthodontique ou une semelle orthopédique basée sur les principes de la réflexologie. Dans ce dernier cas, sur une semelle d’un millimètre d’épaisseur, on place des points de stimulation de quelques millimètres d’épaisseur appelée points de proprioception qui enverront l’impulsion au cervelet. La solution choisie dépend de l’âge et de l’activité du patient.

Qui vient vous voir ?

F.M.– Les patients sont de tous les âges et de tous profils : des enfants dyslexiques ou dysorthographiques, d’autres qui font pipi au lit [NDLR : énurésie], des personnes migraineuses, des femmes et des hommes actifs pour des lombalgies, des sciatiques ou des vertiges, des sportifs. Je reçois aussi des personnes âgées qui souffrent depuis 20 ou 30 ans d’un mal de dos. Tout ce temps, elles ont compensé musculairement pour continuer à vivre, à marcher, et maintenir leur gravité.

Quel est leur parcours de soins avant de passer votre porte ?

F.M. Elles sont passées par la voie classique : leur médecin traitant et des médecins spécialistes. Mais les médecins soignent le « moteur ». Je m’explique : quand vous avez mal à la tête, ils prescrivent un antalgique, quand vous vous cassez la jambe, ils la plâtrent. Moi je m’occupe de la « carrosserie », de l’enveloppe du corps, à travers une approche globale.

En combien de temps peut-on espérer un résultat ?

F.M.– 40 à 50 % des douleurs et des troubles de l’équilibres sont réglés dans le premier mois après la mise en place de l’une des mesures correctrices. C’est pourquoi je vois toujours mes patients une seconde fois après ce premier mois puis au bout de trois à quatre mois pour faire un point. La posturologie n’est cependant pas une solution miracle. On peut encore ressentir des douleurs mais elles sont moindres et, surtout, le patient a retrouvé de la mobilité.

Propos recueillis par Vanessa Pageot

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Vanessa Pageot: Journaliste en presse spécialisée santé pendant sept ans, je suis aujourd’hui journaliste freelance pour plusieurs éditeurs. Je travaille essentiellement sur des sujets santé.
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