Médiation animale
Des chiens comme thérapie
Ils détectent les cancers, stimulent la mémoire émotionnelle et apaisent les patients : les canidés sont plus qu’une compagnie, ils sont une thérapie.
Les deux chiens dressés qui ont réussi à dépister les tumeurs au sein lors d’une expérimentation pilotée par l’Institut curie ont mis sur le devant de la scène les qualités extraordinaires des canidés. Au-delà de ce projet, qui doit passer à une phase de plus grande ampleur pour confirmer ses résultats, les chiens ont déjà fait leurs preuves en tant que médiateur. C’est la thérapie assistée par animal ou cynothérapie. L’accueil de jour mutualiste du Relai Cajou, à Auch, fait appel le chien dans ses ateliers mémoire. L’animal, spécifiquement dressé, stimule et améliore la mémoire émotionnelle des patients, favorise leur concentration et libère la parole.
Des chiens à l’hôpital
Plus rare, la présence du chien à l’intérieur même de l’hôpital. Car le code de la santé publique (article R1112-48) est formel : les animaux domestiques sont interdits dans l’enceinte de l’hôpital, à l’exception des chiens guides d’aveugles autorisés dans les halls d’accueil et les salles d’attente. Pourtant, les Hospices Civils de Lyon ont réussi le pari de la cynothérapie aux seins de l’unité de soins de longue durée et de rééducation où le chien permet aux patients de faire des progrès dans leur équilibre et leur posture. La présence du chien est seulement admise dans un cadre très délimité : aucun contact n’est autorisé ni avec les patients ni avec le personnel hospitalier des autres services de l’établissement afin d’éviter tout risque d’infections nosocomiales. L’animal répond également à un suivi vétérinaire très strict.
En Italie et au Canada
Si la France s’ouvre aux thérapies assistées par l’animal tout doucement, le Canada, lui, va plus loin. L’hôpital canadien d’Hamilton permet aux patients atteints de maladies graves de faire venir leur propre animal de compagnie une heure par jour, dans leur chambre. C’est le programme « Zachary’s Paws for Healing », du nom d’un jeune patient de 23 ans, atteint d’un cancer, qui a convaincu le corps médical des bienfaits de la présence des animaux dans le quotidien des malades voire dans le processus de guérison.
Plus près de nous, en Italie, l’hôpital de Treviglio (Lombardie) a fait venir des chiens, chats et lapins dans ses couloirs. L’objectif est le même : apaiser les patients tout en développant leur émotions positives. La zoothérapie a tout de même ses limites : les boules de poils ne sont pas admises dans les services de gynécologie, de chirurgie, d’anesthésie, et de réanimation. Même pas en format peluche ?
Vanessa Pageot
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