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Elle m’inspire : Céline, végane

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« Je ne pouvais plus faire semblant de ne pas savoir »

Tous les mois, je donne la parole à une femme qui m’inspire : parce qu’elle est engagée, altruiste, courageuse, drôle, respectueuse ou simplement parce que j’aime ce qu’elle est. Ce sont des inconnues, des blogueuses, des amies, des personnes que j’ai croisé lors d’un précédent reportage…

La première est Céline, qui habite au sud de Carcassonne. Elle m’a fait découvrir son mode de vie vegan à la fois respectueux et gourmand.

Pourquoi avez-vous fait le choix d’être végane ?

Depuis la naissance de ma fille, aujourd’hui âgée de 15 ans, je me posais des questions sur l’alimentation, étant tentée par un régime végétarien mais n’osant pas passer le pas par peur des conséquences sur la santé, telles qu’on sait si bien nous l’enseigner. Donc je lisais beaucoup sur le sujet mais ce que j’apprenais n’était pas suivi d’actions.

Quel fut le déclic ?

Le réel déclic s’est produit en deux temps; d’abord le visionnage sur YouTube d’une vidéo du Dr Greger intitulée « Uprooting the leading causes of death », qui met en lumière le lien direct entre alimentation à base de produits animaux et les maladies les plus répandues en Occident, telles que le diabète, l’hypertension ou les maladies cardio-vasculaires. L’accent étant mis sur notre part de contrôle sur notre état de santé versus une génétique ou un contexte environnemental prépondérant.
Le deuxième reportage qui a complètement chamboulé ma façon d’envisager l’alimentation s’intitule « Earthlings »* ou « Terriens » en français. Ce documentaire ne laisse aucune place à l’imagination quant à l’origine de ce qu’il y a dans notre assiette ou encore quant à l’industrie du cuir et des cosmétiques. Après ce film, je ne pouvais plus faire semblant de ne pas savoir. 

Comment s’est passé la transition pour vous et votre famille ?

La transition a été relativement aisée. Mes enfants ont rapidement compris mon choix et y ont adhéré 6 mois plus tard. Mon mari est végétarien et ne semble pas prêt à lâcher son fromage… 

Quelles habitudes alimentaires ou quotidienne furent-elles les plus dures à abandonner ?

On a habité quelques temps au Moyen-Orient et il était dur de se ravitailler en produits alternatifs tels que du faux fromage ou bien de la crème de soja. En France, on peut facilement trouver de quoi se faire plaisir, entre les fromages à base de tofu, de noix de cajou, les différentes crèmes et laits, les steaks à base de céréales. Donc on n’a pas vraiment eu besoin d’abandonner des habitudes quotidiennes. Je dois cependant concéder que le gout du fromage traditionnel est très dur à retrouver et nous manque parfois. 

Quelles sont les règles à suivre pour apporter tous les éléments nutritifs à l’organisme ?

Au début, ayant la responsabilité d’élever des enfants, j’étais obsédée par l’équilibre alimentaire et la juste combinaison des aliments afin de maximiser l’apport en minéraux et en vitamines. Je suis beaucoup plus sereine maintenant; je m’assure simplement que notre assiette quotidienne comporte des protéines végétales de qualité (légumineuses, légumes verts…), des légumes et des fruits colorés et des féculents varies. Nous supplémentons uniquement en Vitamine B12, car cette bactérie, injectée aux animaux d’élevage, est indispensable à l’organisme. 

Quel est votre panier hebdo type pour votre famille de 5 personnes ?

Manger vegan ne signifie pas nécessairement manger sainement et notre panier comporte aussi de la junk food. On y trouve essentiellement des légumes verts, des fruits, des conserves de légumineuses, des laits de soja et d’amande, des noix, de l’huile d’olive et de colza, du beurre d’amande, du riz et des pates complètes, et des épices. On y retrouve en petites quantités des chips, de la pâte à tartiner chocolatée, des boites de céréales et des biscuits. 

Votre choix d’être végane a-t-il changé votre rapport aux autres ou influencer vos sorties ?

Je considère que le plus grand problème quand on est vegan, c’est le regard des autres. Certains voient en nous des militants moralistes et sentent que leur façon de s’alimenter est « en danger ». D’autres pensent que c’est une lubie qui n’a aucun sens et qui ne durera pas. On oscille donc entre mépris, ignorance et peur de l’inconnu. Cependant, j’ai l’impression, les médias aidant, que le regard évolue et qu’être vegan ne signifie plus obligatoirement être un extrémiste ou un hippie inconscient dans l’opinion générale. Il reste cependant toujours compliqué de sortir au restaurant car certains ne saisissent pas encore pleinement le concept!

Propos recueillis par Vanessa Pageot

* documentaire déconseillé aux moins de 16 ans.
 
Recette de mousse au chocolat végane

Ingrédients :
– jus d’une boite de conserve de pois chiches, appelé aquafaba, chocolat noir dessert. 

Peser le jus extrait de la conserve, prendre la même quantité de chocolat noir et faire fondre le chocolat au bain marie.
Monter l’aquafaba au fouet électrique (5 a 10 minutes).
Incorporer délicatement l’aquafaba au chocolat fondu.
Mettre au froid 2 heures minimum.
Savourer!

Recette de cake aux olives

Ingrédients : 
– 300 g de farine, 1 cc de sel, 2 cc d’herbes de Provence, 1 cs de levure maltee, 2 sachets de levure chimique, 400 ml de crème de soja, 70 ml d’huile d’olive, 3 cc de jus de citron, 100 g de tofu fume, 70 g d’olives dénoyautées.

Mélanger tous les ingrédients secs, excepté les olives et le tofu.
Ajouter la crème et bien mélanger.
Ajouter progressivement l’huile puis le jus de citron.
Couper le tofu en dés et émincer les olives puis les rajouter à la préparation. Verser le mélange dans un moule à cake beurre et farine.
Faire cuire au four à 180 degrés pendant 1 heure.
Laisser tiédir avant de trancher. 

D’autres articles: 
Une assiette vegan
Des jus de fruits et des soupes healthy

Vanessa Pageot: Journaliste en presse spécialisée santé pendant sept ans, je suis aujourd’hui journaliste freelance pour plusieurs éditeurs. Je travaille essentiellement sur des sujets santé.
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