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Elle m’inspire : Coline, gériatre

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« On doit prendre du temps auprès des personnes hospitalisées »

Tous les mois, je donne la parole à une femme qui m’inspire : parce qu’elle est engagée, altruiste, courageuse, drôle, respectueuse.

Coline est médecin interne à Poitiers, spécialisée en gériatrie. Son quotidien : soigner les « mamies et papis » qui arrivent à l’hôpital mal en point.

Vous êtes médecin interne, où en êtes-vous dans votre formation  ?

Coline.- Je suis en 5e semestre de gériatrie dans le service de Maladies Infectieuses au CHU de Poitiers. Je suis donc à ma troisième année d’internat. Je passerai ma thèse au mois d’octobre 2020 si tout va bien.

Pourquoi avoir choisi la gériatrie comme spécialité médicale ?

C.- J’ai découvert cette spécialité lors de mon premier stage en externat. J’ai aimé l’approche globale du patient où l’on traite l’ensemble des pathologies et non une seule bactérie comme cela peut être le cas en maladies infectieuses par exemple. En gériatrie, on doit prendre du temps auprès des personnes hospitalisées : du temps pour les soigner mais aussi pour les connaître. On se rend compte que certaines d’entre elles ont un parcours de vie très riche. Je me souviens notamment d’une dame qui me racontait son passé de résistante pendant la seconde guerre mondiale. J’ai aussi un lien très fort avec mes deux grands-mères, dont l’une est décédée il y a deux ans.

Que redoutez-vous le plus dans votre métier ?

C.- De ne plus avoir le temps de faire mon métier correctement. Lors d’un précédent stage, j’ai vécu cette situation : j’étais prise dans un tourbillon, l’œil rivé sur la montre à gérer le temps consacré à chaque malade. Si je me suis engagée en médecine, c’est – au contraire – pour prendre le temps de soigner correctement chaque patient.

Pouvez-vous nous décrire un journée type de votre semaine ?

C.- Je pars à 8 heures au travail en vélo pour être 20 minutes plus tard à l’hôpital. A 8h30, toute l’équipe médicale se réunit pour faire un débriefing sur les personnes hospitalisées du service. La réunion dure environ 45 minutes. L’infirmière me fait ensuite les transmissions sur ce qu’il s’est passé dans la nuit et sur les examens prévus dans la journée. Jusqu’à midi, ce sont les visites des patients que j’effectue seule, parfois accompagnée d’un chef de service ou d’un étudiant en médecine plus jeune que moi. Puis, après la pause déjeuner de 45 minutes, je réalise les entrées en allant voir les patients, je remplis les dossiers médicaux et je prépare les prescriptions pour l’hospitalisation. Je contacte également tous les médecins généralistes et spécialistes des patients afin de coordonner les soins. A 18h, ce sont de nouvelles transmissions avec l’infirmière du soir pour échanger sur ce qu’il s’est passé dans la journée. Je rentre vers 19h, 19h30 chez moi.

Le statut d’interne en médecine est double : vous êtes salarié de l’hôpital tout en étant toujours étudiant. Où trouvez-vous le temps d’étudier ?

C.- Les établissements où nous sommes en stage ont l’obligation de nous proposer des conférences. En général, un professeur se déplace directement dans le service et enseigne à plusieurs internes présents un point précis lié à notre spécialité. Je travaille ma thèse en fin de journée ou pendant des temps de formation en autonomie.

Quel(s) message(s) aimeriez-vous faire passer aux lectrices et lecteurs ?

C.- Être médecin reste pour moi l’un des plus beaux métiers qu’il existe. Malheureusement, entre mes rêves de petite fille et la réalité de la profession, il y a un pas. Le temps de travail est conséquent, les moyens matériels et humains s’amenuisent à l’hôpital public et la demande des patients est croissante et exigeante. Pour autant, on aime notre travail et on s’accroche pour faire au mieux.

Propos recueillis par Vanessa Pageot

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Vanessa Pageot: Journaliste en presse spécialisée santé pendant sept ans, je suis aujourd’hui journaliste freelance pour plusieurs éditeurs. Je travaille essentiellement sur des sujets santé.
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