Des rubans et des parapluies roses : pas de doute l’opération Octobre Rose, pour sensibiliser les femmes au cancer du sein, est bien lancée. En France, 49 000 nouveaux cas sont recensés chaque année et 20 000 patientes subissent une mastectomie, ablation d’un ou des deux seins. Or, seules 5 000 à 7 000 d’entre elles bénéficient d’une reconstruction mammaire.
Plusieurs raisons peuvent expliquer ce chiffre très bas :
- Le coût de l’opération est rédhibitoire : le reste à charge moyen est de 1 391 euros pour les patientes¹. En cause : les dépassements d’honoraire de certains praticiens. Car si la reconstruction mammaire est prise en charge à 100 % par la Sécurité sociale, elle ne s’applique qu’aux médecins conventionnés secteur 1.
- Le nombre d’opérations. La reconstruction mammaire se passe souvent en trois temps : la pose d’une prothèse, la symétrisation des deux seins afin d’harmoniser la poitrine et le tatouage de l’auréole qui copie la teinte naturelle, sur le nouveau sein.
- Les délais d’attente et l’accessibilité des établissements de santé (hôpitaux et cliniques). Certains services d’oncologie prennent en charge la mastectomie mais pas la reconstruction. Les patientes doivent alors se tourner vers un autre hôpital ou une autre clinique…
Le choix des Amazones
Plusieurs milliers de femmes ne souhaitent pas remplacer leur sein « amputé ». Certaines le revendiquent, ce sont les Amazones. Pour elles, cette ablation n’entache ni leur identité ni leur beauté ou leur force. Elle fait partie de leur histoire, de leur combat contre leur maladie et de leur victoire sur celle-ci.
Un autre courant gagne en France : le tatouage, souvent coloré, de la zone laissée vierge afin de sublimer, d’une autre manière, leur féminité.
Quoiqu’il en soit, la reconstruction mammaire doit rester un choix sans contrainte financière pour les patientes qui viennent déjà d’essuyer une sacrée bataille.
Vanessa Pageot
¹Enquête de la Ligue contre le cancer/BVA
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