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Cancer du sein après 74 ans

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Trop d’idées reçues et pas assez de dépistages individuels

On parle du dépistage organisé pour les femmes de 50 à 74 ans, on commence à parler du cancer du sein dont sont victimes les jeunes femmes de 30 ans. Et les autres ? A 74 ans, le risque s’évanouit-il par magie ?

« Trop vieille pour ça ? Seuls les autres le croient «  écrit le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) qui défend le droit des femmes de plus de 74 ans à être informées, examinées et dépistées individuellement. Car les statistiques ne trompent pas : sur les 12 000 morts dues au cancer du sein, 45 % touchent des femmes de plus de 65 ans, l’âge moyen du décès étant de 74 ans, selon les données de l’Institut national du cancer.
Pour le CNGOF, les idées fausses persistent : ces femmes seraient « peu à risque, parce qu’un cancer à cet âge ça n’évolue que lentement » et que le cancer n’est pas fatal mais les autres maladies dues au vieillissement. Pourtant, « jusqu’à 85 ans, la première cause de mortalité de la femme âgée atteinte d’un cancer du sein est le cancer du sein, pas ses autres pathologies (comorbidités) » insiste le Pr Carole Mathelin, chef du service de sénologie au CHU de Strasbourg¹.

Des mammographies efficaces

Le collège des obstétriciens regrette que l’examen mammaire clinique pratiquée par le médecin traitant soit très irrégulier sur les patientes âgées. Le constat est sans appel : les femmes de plus de 74 ans consultent plus souvent avec des tumeurs de tailles importantes avec des atteintes ganglionnaires voire des métastases. « Il ne s’agit pas de soumettre toutes les femmes âgées à un dépistage organisé, placé sous le feu des critiques ces dernières années, accusé d’être pourvoyeur de sur-traitements : mais il convient d’informer clairement les femmes, leur entourage et les médecins qui les suivent sur la nécessité de ne pas baisser la garde », clame le CNGOF. La mammographie viendrait ainsi appuyer l’examen clinique du médecin traitant en cas de doute. « Les seins sont plus clairs et leur densité diminuant avec l’âge, la mammographie offre à la fois une très bonne sensibilité et une bonne valeur prédictive. Son interprétation est plus facile, moins susceptible de faux négatifs, comme de faux positifs » explique le Dr Seror, radiologue.

Les femmes, premières vigiles de leurs seins

Quel que soit leur âge, ce sont les femmes qui sont les premières à constater un changement dans leur poitrine, à ressentir une douleur, à détecter un nodule. En vieillissant, les glandes mammaires ne sont plus soumises à la stimulation d’œstrogènes, les seins s’atrophient alors progressivement. « Il est fréquent que le cancer du sein de la femme âgée se développe insidieusement, de sorte qu’à sa découverte, le sein est déformé et durci », constate La Ligue contre le cancer. L’auto-palpation reste le geste de prévention quotidien. Il ne faut pas non plus hésiter à consulter son médecin traitant, une sage-femme ou un gynécologue-obstétricien pour un examen clinique régulier. Vous ne le dérangerez pas. Vous prenez soin de vous. Le diagnostic précoce dans le cancer du sein, même après 74 ans, reste primordial.

Vanessa Pageot

¹Responsable de la commission sénologie au CNGOF.

Source : dossier de presse du Conseil national des obstétriciens et gynécologues de France,

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Vanessa Pageot: Journaliste en presse spécialisée santé pendant sept ans, je suis aujourd’hui journaliste freelance pour plusieurs éditeurs. Je travaille essentiellement sur des sujets santé.
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