Les résidus d’œstrogènes des pilules contraceptives changent le sexe des poissons de l’embouchure de la Seine. Anecdotique ? Pas vraiment. L’Académie nationale de pharmacie et le ministère de l’Environnement ont organisé la première conférence internationale sur l’impact des résidus médicamenteux sur notre environnement à Paris, le vendredi 9 septembre dernier. « La présence de résidus de médicaments dans l’eau, à très faible dose, est aujourd’hui avérée, l’éventail des molécules présentes, le niveau d’exposition et les effets sur la faune, la flore et la santé humaine restent largement méconnus », a expliqué Yves Lévi, membre du comité d’experts sur l’eau de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) lors de la conférence.
Des solutions timides
Toutes les molécules des médicaments que nous avalons, du comprimé de paracétamol aux traitements anti-cancer se retrouvent, potentiellement, dans les rivières. Comment ? Evacués par notre organisme dans les toilettes, elles transitent jusqu’aux stations d’épurations. Or ces dernières ne sont pas conçues pour filtrer ces micro particules qui se retrouvent alors dans les cours d’eau. Les eaux usées des hôpitaux, les rejets des industries pharmaceutiques et les boues d’épandage des élevages qui concentrent les antibiotiques administrés aux animaux sont aussi pointés du doigt. Pour remédier à cette pollution insidieuse, le ministère de l’Environnement a présenté son plan national micropolluants 2016-2021. Des mesures plutôt timides qui misent sur la prévention : prescrire et consommer moins d’antibiotiques, inciter les Français à recycler davantage leurs médicaments (en les rapportant à leur pharmacie) et privilégier des molécules moins polluantes lors de la fabrication des médicaments.
Vanessa Pageot
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