Le cycle menstruel, principal fautif
Les femmes de moins de 40 ans sont les plus touchées par la migraine, qu’elle soit avec ou sans aura. S’il existe de multiples facteurs, le cycle menstruel est le plus redoutable.
La migraine touche davantage les femmes que les hommes : entre 15 et 18 % des premières sont affectées, contre seulement 6 % chez les seconds. Les crises débutent, dans 90 % des cas, avant l’âge de 40 ans. Des chiffres sous-estimés selon la Haute autorité de santé (HAS) car la migraine est une maladie sous-diagnostiquée : « dans les études françaises, 30 à 45 % des migraineux n’ont jamais consulté pour leurs migraines, ignorent leur statut de migraineux et les possibilités de prise en charge existantes. Cet état conduit à une automédication importante de la part de ces patients au moment de leurs crises ».
Le cycle hormonal : un déclencheur sans pitié
La migraine liée au cycle menstruel est dite migraine cataméniale. C’est « le plus puissant des facteurs déclenchants de la crise de migraine », relève l’Inserm. Elles sont dues à la chute du taux d’œstradiol en fin de cycle et se manifestent entre J-2 à J+3, J1 étant le premier jour des règles. Si les crises de migraine cataméniales sont régulières voire systématiques, il est conseillé de consulter son gynécologue pour un traitement préventif.
Les autres facteurs
Les changements de rythme, d’alimentation ou émotionnels (stress, contrariété) peuvent aussi avoir une incidence sur le déclenchement d’une crise de migraine. Ainsi, des variations de rythme comme le relâchement du week-end ou, a contrario, le surmenage provoquent une crise migraineuse. Idem pour le volume du sommeil, en excès ou en manque. La consommation de certains aliments (chocolat, charcuterie, café ou alcool) est également reconnue comme déclencheur. Plus rares, les facteurs sensoriels comme « le bruit, certaines odeurs ou des lumières clignotantes comme les spots en boîte de nuit », sont responsables d’une migraine souligne le site de l’Assurance-maladie. Enfin, s’il n’existe pas de gène de la migraine, le caractère héréditaire est connu depuis le 19ème siècle. Plus d’une douzaine de gènes dits de « susceptibilité » à la migraine ont été identifiés depuis 2010.
Vanessa Pageot
Migraine avec ou sans aura
La migraine sans aura est la plus commune : il s’agit d’une céphalée qui dure entre 4 et 72 heures sans traitement, associée à des troubles digestifs (nausées ou vomissements) ou à une sensibilité à la lumière et au bruit. Chez 20 à 30 % des migraineux, la céphalée est précédée ou s’accompagne d’une aura, « trouble neurologique transitoire entièrement réversible », explique l’Inserm. Les auras sont des troubles visuels, sensitifs et/ou des troubles du langage. Selon les chercheurs de l’Inserm, les troubles visuels sont les plus fréquentes dans 90 % des cas : vision de points, de taches brillantes ou encore présence de trous dans le champ de vision. Moins fréquentes mais impressionnantes les difficultés à s’exprimer, les sensations de fourmillements ou d’engourdissement d’une main ou de la face.
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