Violences faites aux femmes
Deux Nobel de la paix contre les viols de guerre
Nadia Murad, porte-parole des femmes réduite en esclavage et Denis Mukwege, médecin congolais qui « répare » les femmes violées sont les deux lauréats du Nobel de la paix 2018. Dans le monde, une femme sur trois a été violée, battue, forcée à l’acte sexuel ou abusée au moins une fois dans sa vie selon l’ONU Femmes (UNIFEM).
« Faire prendre conscience que les femmes représentent la moitié de la population et sont utilisées comme des armes de guerre. Elles ont besoin de protection et les auteurs de ces crimes doivent être poursuivis », expliquait Berit Reiss-Andersen, présidente du comité Nobel norvégien lors d’une conférence de presse.
Le Nobel de la paix 2018 revient à Nadia Murad, appartenant à la communauté Yezidis en Irak. Elle fut réduite à l’esclavage sexuel par Daesh en 2014. Elle réussit à s’enfuir et à gagner l’Allemagne où elle dénonce, depuis, les exactions commises contre les femmes. Environ 4 millions de femmes et de fillettes sont vendues dans le monde chaque année pour le mariage, la prostitution ou l’esclavage. Nadia Murad est ambassadrice de l’ONU pour la dignité des victimes du trafic d’êtres humains.
Réparer physiquement et moralement
Au sud de la province du Kivu en République démocratique du Congo, 5 000 femmes ont été violées entre octobre 2002 et février 2003, soit une moyenne de 40 par jour. Beaucoup sont mortes des suites de leurs agressions ou ont contracté le virus du SIDA. Le second lauréat du prix Nobel de la pax 2018, Denis Mukwege, médecin gynécologue, connaît trop bien cette situation. Depuis 1999, il soigne des victimes de sévices sexuels au Sud-Kivu, en République démocratique du Congo où il a fondé l’hôpital Panzi avec l’aide d’un organisme caritatif suédois, le PMU ( Pingstmissionens Utvecklingssamarbete). L’hôpital se spécialise très vite dans l’accueil des victimes de viols en proposant une prise en charge globale : chirurgie réparatrice, soutien psychologique, conseils juridiques et formation professionnelle pour devenir autonomes.
Vanessa Pageot
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