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Mourir d'amour

Mourir d’amour

Quand un stress intense provoque un infarctus

 
Un choc émotionnel intense comme une rupture amoureuse peut déclencher une cardiomyopathie de stress appelé Tako-Tsubo ou syndrome du cœur brisé.

Le Tako-Tsubo, un drôle de nom pour désigner une insuffisance cardiaque aiguë. On doit cette appellation à des médecins japonais qui ont décrit les premiers, dans les années 1990, cette maladie rare. Les chocs émotionnels comme la perte d’un être cher ou une rupture amoureuse, associés à une fatigue intense sont des facteurs déclencheurs du Tako-Tsubo.
Ce sont les femmes entre 55 et 75 ans qui sont les premières concernées :
« une femme de plus de 50 ans, ménopausée, en situation de rupture, ne doit surtout pas sous-estimer les premiers symptômes liés à un stress émotionnel aigu », explique le Professeur Claire Mounier-Vehier sur le site de la Fédération française de cardiologie. Les chercheurs pensent que c’est la baisse d’œstrogène qui protègerait moins les artères de ces femmes alors plus sensibles aux effets du stress.

 

Essoufflement et douleur brutale

 
Quant aux symptômes, ils sont proches de ceux d’un infarctus rappelle le Pr Mounier-Vehier : « beaucoup peuvent évoquer une crise cardiaque : essoufflement brutal, douleur brutale dans la poitrine, arythmie, perte de connaissance, malaise vagal ». Il est alors essentiel d’appeler le 15. « Le pronostic à court terme est caractérisé par une excellente récupération clinique en l’espace de quelques semaines, à condition que les mesures appropriées soient mises en place durant la phase aiguë de la maladie », constate le Pr Robert Anderson, sur le portail des maladies rares. Un optimisme qu’il modère : « L’évolution, bien que généralement sans heurt, peut être marquée par une rupture du ventricule gauche, ce qui fait de ce syndrome une cause récemment identifiée de mort subite. » Selon des chercheurs de l’université de Zurich¹, le taux de mortalité du Tako-Tsubo est de 3,7%, soit presque aussi élevé que celui des crises cardiaques dues à un infarctus du myocarde (5,3%). Il est donc essentiel de connaître les symptômes, décrits sur le site de la Fédération française de cardiologie.
 

Vanessa Pageot

¹ Étude publiée dans le journal New England Journal of Medecine le 3 septembre 2015.

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