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Maladies auto-immunes

Dérèglement immunitaire : une piste thérapeutique innovante

Médecin généraliste en PACA, le Dr Jocelyne G.* s’alarme du nombre exponentiel de Français concernés par une maladie auto-immune. Elle-même touchée par la fibromyalgie, elle espère décider une équipe de recherche de mener une étude thérapeutique innovante pour prévenir ces maladies et améliorer leur pronostic grâce à une molécule efficace en tant qu’antiparasitaire.

Depuis quand souffrez-vous de la fibromyalgie ?

Dr J.G. – En fin d’études de médecine, j’ai dû m’arrêter plusieurs mois à cause de douleurs musculaires et articulaires, de maux de tête, d’asthénie et des impatiences dans les jambes. C’était il y a 33 ans et les termes médicaux de « fibromyalgie » de « syndrome des jambes sans repos » et d’asthénie chronique n’existaient pas encore. Ces symptômes étaient associés à des épisodes infectieux bruyants comme la gastro-entérite ou des syndromes grippaux. Je me sentais isolée car mes confrères ne savaient pas ce dont je souffrais.

La fibromyalgie et le syndrome des jambes sans repos sont des maladies apparentées aux maladies auto-immunes. Pouvez-vous expliquer leur fonctionnement ?

Dr J.G. – Les maladies auto-immunes sont dues à un dérèglement du système immunitaire qui se met alors à « attaquer » nos propres cellules et organes au lieu de les protéger.

Ce dérèglement de l’immunité concerne aussi les allergies. Actuellement un Français sur quatre est devenu intolérant à son environnement naturel environnement qu’il soit aérien, tactile ou alimentaire.

La médecine pointe du doigt des facteurs génétiques et environnementaux. Mais, pour moi, cela n’explique pas tout. Je suis convaincue d’un lien entre l’apparition des maladies auto-immunes et apparentées et la simulie qui est une petite mouche vectrice dans la maladie parasitaire appelée la filariose.

Comment êtes-vous arrivée à cette hypothèse ?

Dr J.G. Ma première spécialité en médecine est la biologie médicale, j’ai travaillé en infectiologie et en parasitologie notamment. J’ai fait le rapprochement des symptômes dont je souffrais à ceux qui caractérisent les maladies parasitaires, comme la filariose, dont les vecteurs sont souvent des moustiques ou des mouches appelées des simulies. Or, la simulie est aussi présente en France. Elle est hématophage, c’est-à-dire qu’elle se nourrit de notre sang. Une probable protéine transmise dans notre sang par cette simulie lors de sa piqure affecterait notre système immunitaire qui va réagir différemment, être déréglé pour son action envers d’autres infections. C’est mon postulat.

En tant que médecin, avez-vous essayé de partager votre postulat ?

Dr J.G. Oui. D’autant plus qu’une molécule était disponible en pharmacie sans ordonnance pour traiter la filariose. J’ai pris cette molécule en respectant la posologie. En une semaine, mon état s’était amélioré : moins de douleurs et moins de symptômes infectieux associés. Cela ne m’a pas guéri mais je fus soulagée et ce de façon très efficace. Mon système immunitaire depuis cette époque présente des réponses adaptées aux stimulations et épidémies saisonnières diverses.

Je suis allée voir des confrères de différentes spécialités pour échanger. Leur réponse fut : « C’est une piste plausible, intéressante, mais nous n’avons pas les fonds pour engager un projet de recherche ».

Cette molécule est-elle toujours disponible ?

Dr J.G.- Pas en France. Pourtant, elle est reconnue pour son efficacité et sa balance positive dans le rapport bénéficies/risques car elle a très peu d’effets secondaires. Cette molécule est d’ailleurs toujours utilisée dans les programmes antiparasitaires en Afrique et en Asie notamment car elle est classée comme molécule essentielle par l’OMS.

Pourquoi en reparler aujourd’hui, 30 ans après ?

Dr J.G. – Nous parlons beaucoup de la réaction immunitaire avec le COVID-19. Nous évoquons plusieurs pistes de traitements possibles. Je pense que cette molécule contre la filariose pourrait, elle aussi, être prometteuse. Mais je ne suis pas un médecin influent, ni une chercheuse. Ce que j’avance est une hypothèse, fondée sur une réflexion mûrie et une approche que j’ai expérimentée à titre personnel mais qui n’est pas étayée par une étude. Mon but, aujourd’hui, serait qu’une équipe de recherche s’empare de cette hypothèse pour mener une étude thérapeutique.

Propos recueillis par Vanessa Pageot

Les principales maladies auto-immunes en France

Ces maladies touchent environ 5 millions deFrançais, constituant le troisième groupe de maladies en termes de morbidité et de mortalité après les cancers et les maladies cardiovasculaires. A ce jour, aucun traitement de guérison existent, seulement des traitement pour soulager certains symptômes :

  • diabète de type 1,
  • sclérose en plaques,
  • polyarthrite rhumatoïde,
  • psoriasis,
  • maladie de Crohn…

*souhaite garder son anonymat

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