Résistance aux antibiotiques
C’est la semaine mondiale du bon usage des antibiotiques lancé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Le but : alerter sur la surconsommation dans le monde qui entraîne une adaptation des bactéries aux antibiotiques.Les bactéries deviennent alors résistantes et les médicaments ne sont plus efficaces… C’est déjà le cas en Europe où 23 000 personnes meurent chaque année à cause de ces bactéries mutlirésistantes selon les chiffres de la commission européenne*. La France représente plus de la moitié des victimes avec 12 500 décès selon le ministère de la Santé. L’Institut de veille sanitaire estime d’ailleurs que 30 à 50 % des antibiotiques sont prescrits inutilement en France. Pour l’OMS, il est urgent de prendre conscience du problème, « la résistance aux antibiotiques constitue aujourd’hui l’une des plus graves menaces pesant sur la santé mondiale, la sécurité alimentaire et le développement. »
Au niveau individuel
Si les médecins sont appelés à prescrire de façon plus juste les antibiotiques, chacun peut aussi agir. Le premier réflexe est de respecter la posologie. Arrêter l’antibiotique après seulement 48 heures car vous vous sentez mieux au lieu de suivre les 7 jours de traitement aura comme conséquence de ne pas tuer la bactérie. Celle-ci sera « résiduelle dans votre organisme et aura, en plus appris à se défendre contre l’antibiotique », explique le professeur Chast, chef du service de pharmacie clinique des hôpitaux universitaires Paris-Centre. Autre règle à suivre : « ne jamais partager vos antibiotiques avec d’autres personnes ou utiliser les médicaments qui vous restent », insiste l’OMS dans sa campagne de sensibilisation. Enfin, rappelez-vous que les antibiotiques ne traitent que les infections d’origine bactérienne (cystite, tuberculose, pneumopathie) et non les infections virales (grippe).
Les animaux aussi
Les antibiotiques, cette fois prescrits par les vétérinaires, servent aussi à traiter les animaux, notamment ceux d’élevages. Néanmoins, l’OMS met en garde contre les pratiques déviantes de l’utilisation de certains antibiotiques comme facteurs de croissance ou en prévention en mettant plutôt en avant la « sécurité biologique dans les exploitations agricoles pour éviter les infections en améliorant l’hygiène et le bien-être des animaux. »
Vanessa Pageot
* chiffres de 2011
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